Un héritage de savoir et d’humanité

La mort récente du Professeur Augustin K. Basabose a créé un grand manque dans le monde de la protection de la nature. Chercheur très motivé, défenseur toujours présent des gorilles des plaines de l’Est et créateur de liens entre la science et les habitants, on se souviendra de lui comme une personne très importante de l’étude des primates au Congo.
La science au service du terrain
Pour le Professeur Augustin Basabose, la protection de la nature n’était pas juste une idée théorique. Elle se vivait dans la boue des forêts, sur les chemins difficiles où les écogardes suivent les braconniers, et dans les laboratoires où l’on étudie les informations.
Son travail, fait avec le Professeur Yamagiwa, a prouvé qu’il est important de mélanger la science rigoureuse et la gestion pratique des aires protégées. Les chiffres et les observations aidaient à prendre les décisions sur le terrain, et l’expérience de tous les jours des pisteurs enrichissait la recherche scientifique.
Quand les connaissances locales deviennent des alliés
Le professeur croyait très fort que la protection de la nature ne peut pas se faire sans les habitants. Les pisteurs qui sont majoritairement les peuples Batwa, appelés les « boussoles naturelles », guidaient les chercheurs et les écogardes grâce à leur très bonne connaissance de la forêt. Basabose appréciait cette compétence locale, qu’il voyait comme un complément à la science moderne.
Une approche intégrée et durable

Grâce à lui, des projets plusieurs projets ont fait plus que simplement protéger les grands singes. Le fait de planter des millions de jeunes arbres chez les paysans du coin a aidé à diminuer la pression sur les forêts du Parc National de Kahuzi Biega et à améliorer la bonne entente entre les humains et les animaux.
Cette façon de voir les choses, en tenant compte de tout l’écosystème et des habitants, est encore aujourd’hui un exemple pour la protection intégrée de la nature.
Leadership et mentorat
Le Professeur Augustin Basabose n’était pas seulement un scientifique, mais aussi un guide et un chef. Inspiré par Yamagiwa, il a su à son tour former et encourager de jeunes chercheurs et écogardes. Avec patience et passion, il transmettait son savoir, mais aussi sa vision : une protection basée sur la science, l’aide mutuelle et le respect.

Résilience face aux défis
Braconnage, disparition des forêts, danger lié aux armes : il y avait beaucoup de menaces. Pourtant, le professeur affrontait chaque problème avec courage. Ses collègues parlent de sa détermination sans faille, qui a permis d’installer la protection de la nature au PNKB sur le long terme, malgré les crises.

La joie comme ciment de la collaboration
En plus des chiffres et des publications, Basabose savait que les moments partagés créent la confiance.
Les Patrouilles d’ensemble, pièges détruits, replantations, mais aussi rires et histoires ont soudé une vraie famille professionnelle.
Ces instants de joie ont renforcé les liens entre chercheurs, écogardes et habitants, humanisant la protection de la nature.

Un héritage vivant
L’héritage du Professeur Basabose se voit de quatre façons :
- Scientifique : ses grandes contributions à l’étude des primates, surtout sur les gorilles et les chimpanzés du PNKB.
- Humain : son rôle de guide, de frère et de père pour beaucoup de collègues et leurs familles.
- Environnemental : des millions d’arbres plantés et des paysages gardés intacts.
- Institutionnel : sa façon de relier le CRSN/Lwiro, l’ICCN, Primate expertise, WEA et les personnes vivant près des lieux.
Conclusion
Le Prof. Basabose n’a pas seulement regardé les gorilles : il a créé un héritage important pour la science, les gens et la nature pour les generations futures et présentes .


